Egypte et histoire : qu’est-ce que la pierre de Rosette ?

La pierre de Rosette est une dalle de granodiorite (une roche similaire au granit) portant un décret du souverain égyptien Ptolémée V Epiphane, publié en 196 avant J.-C., qui a établi le culte divin du nouveau souverain. L'importance fondamentale de cette stèle réside dans le fait que le texte qui y est gravé est le même, écrit en 3 langues différentes : hiéroglyphique, démotique et grec. Le démotique et le hiéroglyphique ne sont pas vraiment deux langues différentes, mais deux graphismes différents de la langue égyptienne. Puisque le grec est connu, la stèle a été l'instrument décisif pour la compréhension des hiéroglyphes.

Origine du nom

La stèle tire son nom d'une ancienne ville égyptienne située sur le delta du Nil, dont le nom latinisé est Rosette, aujourd'hui connue sous le nom de Rachid, située sur la côte de la mer Méditerranée, à environ 65 km à l'est d'Alexandrie. Rosetta est située sur la rive gauche de la branche occidentale du delta du Nil, connue sous le nom de "branche de Rosetta".

La découverte

L'histoire de la stèle est liée à Napoléon Bonaparte et à la campagne d'Égypte, qui a été entreprise pour frapper le commerce britannique dans cette région. De nombreux savants et scientifiques faisaient également partie de l'expédition, qui étaient chargés d'acquérir des connaissances sur l'histoire égyptienne. La stèle a été trouvée dans la ville de Rosette (aujourd'hui Rachid) le 15 juillet 1799. La découverte a eu lieu alors que les travaux de construction des fortifications de la ville étaient en cours.

La découverte de la stèle de la Rosette est communément attribuée au capitaine français Pierre-François Bouchard, bien que ce ne soit pas lui qui ait personnellement trouvé la stèle. L'identité du soldat qui l'a trouvée nous est malheureusement inconnue. Bouchard a immédiatement compris l'importance de la stèle. Ainsi, en accord avec le général Jacques François Menou, il a décidé de le transférer à Alexandrie pour le mettre à la disposition des chercheurs.

Lorsque les Français se sont rendus, ils ont dû remettre aux Britanniques tous les artefacts trouvés pendant la campagne. Après de longues négociations, les Français ont été autorisés à ne conserver que les dessins et les notes prises avant de s'embarquer à Alexandrie. La stèle, une fois de retour en Angleterre, a été exposée au British Museum de Londres, où elle est conservée depuis 1802 et exposée au public.

Dimensions de la pierre de Rosette

La stèle mesure environ 114 centimètres de haut à son point le plus élevé, environ 72 centimètres de large et 27 centimètres d'épaisseur. Son poids est d'environ 760 kilogrammes.

La stèle de Rosette est l'une des plus importantes découvertes de l'archéologie moderne. Elle a permis de décoder les hiéroglyphes, le système d'écriture utilisé par les anciens Egyptiens, l'un des plus grands mystères de l'histoire d'une grande civilisation.

La pierre de Rosette fut découverte le 15 juillet 1799 par l'armée française lors de la campagne d'Égypte de Napoléon. Cette expédition avait embarqué de nombreux scientifiques afin de découvrir les beautés de ce pays. Le texte ne fut traduit qu'en 1822 par Jean-François Champollion.

La pierre de Rosette est un fragment de stèle sur laquelle sont gravées trois écritures différentes d'un même texte et dans deux langues. Ce texte connut plusieurs tentatives de traduction avant que Champollion ne parvienne à déchiffrer les hiéroglyphes et à traduire intégralement les inscriptions. Il s'agit d'un décret datant de 197-196 avant J.-C., commémorant l'accession au trône du pharaon Ptolémée V, le remerciant pour les nombreux cadeaux qu'il fit aux temples durant son règne. Il est question également de réduction des impôts, de libération de prisonniers.

Table des signes hiéroglyphes et démotiques figurant dans la « Lettre à M. Dacier » de Champollion. © British Muséum,  Wikimedia Commons, DP 

La traduction de la pierre de Rosette

« Je tiens l'affaire ! », s'est exclamé Champollion avant de tomber en syncope. Il trouva le code pour traduire le texte en imaginant un alphabet égyptien à partir des noms de souverains égyptiens. Sur les bases de cette technique, il réussit à traduire les hiéroglyphes de la pierre de Rosette. Il annonça sa découverte au monde scientifique en 1822 dans une lettre adressée au député, le baron Bon-Joseph Dacier, entre autres distinctions, historien, traducteur helléniste, linguiste érudit. Champolion partit pour l'Égypte en 1828 pour traduire avec sa méthode les monuments égyptiens. Les résultats de ce voyage seront publiés, après la mort de Champollion, dans le livre « Monuments de l'Égypte et de la Nubie ».

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